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Nouvelle année, nouvelles habitudes

 

Toutes choses considérées, 2016 a été une année plutôt difficile. Guerres, crises de réfugiés, incertitude économique, chocs politiques et multiplication des catastrophes écologiques ont tous contribué à donner à Mère Nature et à ses habitants quelques bonnes frayeurs l’an passé.On pourrait facilement se sentir abattu et impuissant face à ces prévisions alarmistes qui n’en finissent plus de se succéder.

Néanmoins, comme le souligne Maev Cox, un climat de changement positif est actuellement en gestation dans la région, et, à l’occasion de la nouvelle année, nous avons tous reçu la merveilleuse opportunité de prendre un nouveau départ.

Verbier est niché dans un petit coin de paradis, et il est difficile de croire que, dans cet écrin de montagne, quelque chose d’aussi menaçant que le changement climatique avec toutes ses conséquences effroyables puisse exister. Mais les preuves s’accumulent et se voiler la face n’est plus au goût du jour. La bonne nouvelle est que, entre l’arrivée de nouvelles entreprises innovantes et l’existence d’anciennes pratiques rurales, nous sommes en excellente position pour mettre en place de nouvelles habitudes de vie capables de faire la différence pour le bien-être futur de notre planète.

« En Suisse, chaque personne consomme en moyenne 125 kg de plastique par an », déclare Sabrina Fellay, copropriétaire de Chez Mamie, le nouveau magasin « zéro déchet » du Châble. « Même si nous pouvions réduire ce chiffre de moitié, ce serait une belle avancée. » Frustrées de ne parvenir à s’approvisionner correctement en produits bio et locaux pour nourrir leurs proches, Sabrina et sa sœur Nadia ont récemment ouvert leur propre magasin. Auparavant, elles devaient faire de longs trajets et, à leur plus grande déception, se retrouvaient avec des poubelles pleines de déchets. Comme les rayons de Chez Mamie sont dépourvus de sacs, les clients sont tenus d’amener leurs propres contenants ou d’acheter les bocaux ou les sacs réutilisables vendus au magasin. Ce dernier propose principalement des produits non-périssables, tous sélectionnés selon deux critères : être aussi locaux que possible et achetés en gros, ce qui réduit ainsi les déchets dus au transport et aux emballages. Lorsqu’elles ne peuvent se fournir en local, les sœurs s’efforcent de s’approvisionner auprès de petits producteurs, évitant ainsi toute exploitation de main d’œuvre.

Sans aucun prospectus ni cartes à distribuer, le magasin joint les actes à la parole, plaçant leur éthique d’impact minimal sur tous les fronts. Même les tables sur lesquelles sont exposés les produits sont faites de bois local, avec quelques autres meubles hérités de leur grand-mère qu’elles ont revalorisés. Dans un monde où généralement la facilité l’emporte, cette entreprise fait figure d’initiative audacieuse. « Nous devions le faire… quelqu’un le devait. Ça fait peur, mais c’est une aventure passionnante », confie Sabrina.

Plus haut, dans le village de Verbier, se trouve la laiterie de Verbier, une entreprise que gère la famille Dubusson depuis de nombreuses années. Marc, qui a récemment succédé à son père au poste de directeur, a vu changer les habitudes des consommateurs depuis qu’il a commencé à travailler au magasin il y a près de dix ans. « Les habitudes des gens évoluent ; le magasin était vide autrefois, alors qu’aujourd’hui, de plus en plus de gens achètent leurs produits laitiers directement chez nous. » La fabrique produit tout un éventail de fromages : raclette, tomme, sérac, ainsi que de yaourts. Ce sont treize producteurs locaux, de Verbier et du Châble, qui fournissent leur lait à la laiterie chaque jour. Vous avez le choix : soit d’aller chercher vos produits préconditionnés, soit d’amener vos propres contenants et de les faire remplir.

Plus bas dans la vallée, Prarayer abrite l’exploitation de Pierre-Alain et Catherine Michellod, une autre famille dont le nom est gravé dans les livres d’histoire de Bagnes. Les vaches, les cochons et les agneaux qu’ils élèvent sont abattus à 5 minutes de la ferme à l’abattoir du Châble et sont vendus par quart, moitié ou entier directement aux particuliers. L’acheteur doit être présent au moment de la découpe de l’animal afin d’en choisir les parties désirées et de les emballer sous vide. Le système est efficace, les animaux ne ressentent presque aucun stress, et bien sûr, le coût énergétique est très faible.

 

Le secteur du tourisme de luxe ne fait rien pour se mettre au vert bien que des entreprises locales aient décidé de se retrousser les manches. The Lodge de Richard Branson a adopté le programme « Give me tap! », qui a pour but de promouvoir l’utilisation de bouteilles réutilisables et de faire don de l’argent des ventes à des programmes de distribution d’eau potable en Afrique. Même si les bouteilles d’eau sont recyclées, le produit obtenu n’est pas recyclable, si bien qu’au final, elles terminent dans des décharges, souillant la terre à jamais.

Que cela nous plaise ou non, nous devons en assumer la responsabilité. Et bien que nous puissions avoir l’impression que nos efforts personnels sont insignifiants face à la quantité colossale de carbone émise par notre civilisation moderne, l’action individuelle est véritablement porteuse d’espoir. Accueillez 2017 à bras ouverts, et comme le dit l’activiste zéro déchet Béa Johnson, aspirez à « une vie basée sur le principe d’être plutôt qu’avoir ».

Dix petits changements, une énorme différence

– Gardez tous vos bocaux et vos bouteilles, puis réutilisez-les.

– Évitez les plastiques à tout prix. À l’épicerie, pesez vos fruits sans sac ou apportez vos propres sacs en coton. Les produits toxiques des emballages pénètrent dans nos aliments.

– Mangez local et bio autant que possible. Le transport des produits alimentaires est l’un des principaux facteurs d’émission de gaz à effet de serre, et de nombreux engrais chimiques sont dérivés des combustibles fossiles.

– Réduisez votre consommation de viande et de produits laitiers, et à nouveau, achetez local. L’élevage est l’une des plus grandes sources d’émission de carbone.

– Composter vos aliments. Même si vous vivez en appartement, c’est possible en fréquentant les espaces verts de votre quartier.

Impliquez-vous au sein de votre communauté et favorisez les échanges, surtout pour les vêtements et les jouets dont la popularité fluctue.

– Économisez l’énergie. Veillez à bien éteindre vos appareils électriques lorsque vous ne vous en servez plus et passez aux ampoules à LED.

– Fabriquez vos propres produits de nettoyage. Vous serez surpris de voir combien de nettoyants toxiques le vinaigre et le bicarbonate de soude peuvent remplacer.

– Dites « stop » aux publicités et aux cadeaux par courrier, vous en freinerez ainsi la demande.

– Éduquez la nouvelle génération… en montrant l’exemple.

 

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